Régionales 2010: et l'ours ?
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Sujet: Protection et avenir de l'ours

Régionales 2010: et l'ours ? 

Les associations FIEP Groupe Ours Pyrénées, ADET Pays de l'ours et FERUS ont réalisé une action qui a consisté à interpeller les candidats des régions Aquitaine, Midi Pyrénées et Languedoc Rousillon sur l'avenir de l'ours dans les Pyrénées. Cette action a été relayée par les adhérents et les sympathisants que nous remercions pour leur forte mobilisation.

Dans "La suite du texte": le courrier adressé aux candidats et les extraits concernant l'ours des courriers-réponses de certains d'entre eux (tous n'ont pas répondu à notre solliciation...).



Le courrier adressé aux candidats:

Madame, Monsieur,
Depuis quelques jours, nous sommes sollicités par de nombreux électeurs de votre Région pour connaître la position de la liste que vous conduisez pour les élections régionales au sujet de l’avenir de l’ours brun dans les Pyrénées.
Bien que la Région n’ait pas le pouvoir de décision en matière de protection des espèces menacées, la position du Conseil régional, l’attitude de son Président envers les acteurs de ce dossier, partisans ou opposants à la présence de l’ours, influe considérablement sur le bon déroulement de la restauration de la population d’ours et sa réussite. Si la Région n’est pas directement compétente, elle peut prendre des initiatives susceptibles de favoriser la restauration de ce patrimoine incontestable, dans l’intérêt de tous. De même, la Région agissant dans le domaine de l’environnement et de la valorisation patrimoniale, elle a assurément un pouvoir et donc aussi une responsabilité en la matière.
Certes, la présence de l’ours brun concerne au premier chef les populations locales, et nous avons été et restons en toutes circonstances favorables à la concertation sur les moyens de la cohabitation. Pour autant, le patrimoine naturel reste un bien universel et aucune partie de la population ne peut se prévaloir d’un droit de véto quant à la protection d’une espèce.
Cette question ne saurait donc se limiter à une stérile opposition Homme-Nature, modèle de pensée qui nous a conduits à la crise environnementale actuelle, et dont il faut sortir d’urgence. On ne pourra pas résoudre cette question avec les logiques du passé, l’enjeu de la conciliation des activités humaines avec les impératifs de respect de l’environnement nous impose de revoir notre mode de développement et notre relation à la nature.
La manière d’aborder cette question du maintien et renforcement de la population d’ours dans les Pyrénées est pour nous révélatrice de l’attitude générale de chacun face à cet enjeu majeur qu’est devenu le développement durable.
Il nous paraît donc souhaitable que la position de chacun des candidats aux élections régionales concernant la conservation de l’ours soit connue avant le vote du 14 mars et nous vous demandons de bien vouloir nous transmettre la vôtre. Nous la nous rendrons publique et nous la diffuserons auprès de nos adhérents et sympathisants le 7 mars prochain. Nous attirons votre attention sur le fait qu’une absence de réponse de votre part avant cette date serait interprétée comme une position négative.
Nous vous remercions par avance de votre réponse et nous vous prions de recevoir, Madame, Monsieur, l’expression de nos sentiments distingués.
Pour le FIEP, Gérard CAUSSIMONT
Pour Ferus, Jean François DARMSTAEDTER
Pour Pays de l’Ours-Adet, Alain REYNES 

Les réponses pour la région Aquitaine (par ordre alphabétique des partis politiques):

Alliance des Ecologistes Indépendants
 

L'Alliance Ecologiste Indépendante accorde la plus grande importance à la préservation du monde sauvage ; 2010 est déclarée année de la biodiversité, pour autant nous trouvons cela restrictif car la nature doit bénéficier d'un CDI.
L'ours brun Ursus arctos au même titre que toutes les espèces pyrénéennes doit vivre sauvage et libre dans ce massif.
La position de l'AEI ne souffre d'aucune ambiguïté à cet égard, ni même du moindre calcul politicien, nous avons au sein de notre alliance des candidats investis dans la défense de la nature de manière active, quatre d'entre eux, sur la liste des Pyrénées-Atlantiques, sont au quotidien acteur de la Sepanso Béarn. S'ils postulent aux régionales aujourd'hui c'est aussi pour « lou Moussu ».
Nous proposons des initiatives multiples, audacieuses, réfléchies et réalistes pour que l'ours soit enfin accepté et son avenir prospère. De plus elles auront le mérite de servir à d'autres espèces.
Cependant notre vision, la plus naturaliste possible, n'occulte pas l'homme tant que celui-ci, par ses activités ne perturbe pas et ne déstabilise pas l'écosystème dans les zones vitales de l'ours.
L'homme et l'ours doivent vivre en symbiose. Pour y parvenir il importe d'analyser les erreurs commises par le passé. Tout d'abord nous constatons que la question ursine c'est bien souvent faite sans que les Pyrénéens n'y soient préparés;  y être invité est une chose, y être préparé en est une autre. Hormis quelques farouches opposants, minoritaires, devant lesquels nous ne devons pas céder, le plus grand nombre reste assez indifférent, sa préoccupation majeure étant ailleurs (emploi), il a des idées reçues sur le sujet ; se méfiant des « écolos » son attention se porte par réflexe aux discours d'un « gars » du pays (Lacube, Bonrepaux, Lassalle...) plutôt qu'à celui d'une personne trop éloignée d'eux géographiquement et culturellement pour être un référent.
Ce sera donc notre premier travail que de rencontrer les gens du pays, quasiment au quotidien, en instaurant une relation de confiance par l'intermédiaire de référents résidant dans les mêmes communes, au plus près des préoccupations de chacun. C'est en étant partie intégrante de la vie sociale des vallées que nous légitimerons nos actions, et sur la durée que s'établira  un projet ursin ambitieux avec le soutien des habitants et des chasseurs, qui doivent accepter de rediscuter la pratique de la chasse en battue dans les zones à ours.
Jusqu'à présent la question ursine a été bien trop discutée sur un plan politique alors qu'il convient de l'aborder aussi par les aspects naturalistes, culturels et philosophiques. Toutefois, dans l'état actuel des choses il importe de persévérer contre la mauvaise foi qui consiste à faire croire que l'ours est coupable de la situation de détresse dans laquelle sont certains éleveurs et bergers. Il est faux de dire que l'ours n'est pas accepté mais plus juste de souligner qu'il ne l'est plus,  la nuance est importante.
Ce qui faisait le quotidien de nos aïeux est devenu exceptionnel, pourtant il était tout à fait commun de rencontrer l'ours en piémont, dans les vergers, près des maisons, comme c'est encore le cas dans les Asturies et les Balkans.
 Enfin, avant de lister nos propositions pour le maintien et le renforcement d'ours dans les Pyrénées, nous affirmons notre opposition totale à la mise sous clefs d'ours brun (écozoo, parc animalier...),  antithèse du respect de la vie sauvage. Quel paradoxe d'avoir plus d'ours en cage qu'en liberté.
A la présidence de la Région, l'AEI propose pour la sauvegarde de l'ours :
-  acquérir du foncier destiné à devenir des réserves naturelles intégrales (RNI),
- envisager la création d'une « équipe naturaliste d'étude, d'informations et de surveillance » dont la compétence serait principalement sur les RNI, 
- obtenir la fermeture des pistes carrossables dans et à proximité des zones vitales pour l'ours, aux périodes adéquates (périodes sensibles de reproduction et de pré-hibernation),
- recenser les passages à grande faune sur les axes routiers pour y établir des ralentisseurs et des panneaux incitant l'automobiliste à la prudence,
-  soutenir les APN en passant des partenariats de sauvegarde avec elle,
-  promouvoir l'éducation à l'environnement et à la nature dans les écoles et collèges
- publier un livret semestriel gratuit « Aquitaine sauvage » à l'attention des habitants de la région et valorisant le patrimoine naturel,
-  intervenir auprès de l'Etat pour favoriser les réintroductions d'ours et notamment de femelles en Béarn,
-  informer de la normalité d'une présence d'ours en piémont,
-  envisager la création d'un musée de l'ours et des ossalois en Ossau,
- créer un label touristique « favorable à la faune sauvage d'Aquitaine » exigeant, décerné par un jury comportant des représentants de la région et des associations de protections de la nature (à l'attention des gites, communes, éleveurs...),
Créer un partenariat triangulaire entre les régions Asturies, Balkans et Pyrénées (Aquitaine) instaurant un échange des savoirs faire et engageant des transactions commerciales, touristiques et naturalistes...

Michel CHRETIEN Tête de liste régionale
Jacques MAUHOURAT Tête de liste Pyrénées-Atlantiques
Michel CHALVETcandidat non encarté liste Pyrénées Atlantiques 

 
Europe Ecologie

L'ours a sa place dans les Pyrénées Il ne doit pas disparaître. La question n'est pas l'homme ou l'ours mais c'est l'homme et l'ours.
L'ours a bien entendu sa place dans les Pyrénées. La population d'ours est actuellement menacée. La France a des obligations et l'Union européenne le lui rappelle régulièrement. La survie de l'ours dans les Pyrénées passe par le renforcement de la population d'ours comme le disent les spécialistes.
Les habitants des Pyrénées ont l'immense responsabilité et la grande chance de pouvoir participer au maintien d'un élément emblématique de la biodiversité en Europe. Ils doivent s'en saisir.
La question de l'ours est trop souvent réduite à une bataille qui se déroulerait entre les anti-ours et les pro-ours. Cette vision est réductrice et ne peut qu'aboutir à la disparition de l'ours dans les Pyrénées. Elle empêche d'avancer. Il faut donc chaque fois que cela est possible trouver la voie du dialogue. Il faut de la pédagogie.
L'ours est à ce jour accusé d'être responsable de dégâts dans les troupeaux. C'est vrai pour une très petite partie (moins de 1%) Le reste des pertes n'a rien à voir avec l'ours.
De plus des mesures pour aider à la garde des troupeaux permettent de réduire le nombre d'attaques de l'ours (chiens, clôtures...) et améliorent le travail des bergers et éleveurs en réduisant les pertes qui sont dues à d'autres facteurs que l'ours.
Avec la politique d'indemnisation cela doit permettre à l'ours de trouver sa place dans une montagne où les hommes sont présents eux aussi, notamment par le biais du pastoralisme. La question n'est pas l'homme ou l'ours mais c'est l'homme et l'ours.
Nous croyons  aussi qu'il faut essayer de trouver des solutions pour responsabiliser les élus régionaux dans cette affaire. Il conviendrait de chercher des voies qui permettent aux élus politiques des deux versants de prendre en charge la vie de l'ours dans les Pyrénées.
 C'est ainsi que l'on pourrait imaginer que la Communauté de Travail des Pyrénées ait un rôle à jouer.
Nous croyons en un système qui responsabilise devant l'opinion ceux qui prennent les décisions. Aujourd'hui les décisions concernant l'ours sont trop souvent attaquées parce qu'elles sont lointaines. Entre le local et le pouvoir parisien ou l'Europe il y a la région.
Une structure à la fois internationale et interrégionale pour gérer la question de l'ours  paraîtrait pertinente.
Enfin, en tant que promoteurs de la diversité linguistique, nous ne pouvons que répéter ce que nous disons souvent : diversité biologique et diversité culturelle sont liées.
Si une partie de la population a aujourd'hui du mal à concevoir la montagne avec des ours c'est aussi parce qu'elle a perdu une partie de la culture qui permettait de concevoir un espace cohérent où l'ours avait sa place.
Sans passéisme ni folklorisme aucun nous sommes convaincus que la destruction de certains éléments culturels ne facilite pas la résolution du problème.
Les régions d'Europe et du monde qui savent se réconcilier avec leur patrimoine naturel vivant sont souvent celles qui savent faire évoluer leur culture sereinement.
Pour ce qui est des Pyrénées, notamment sur le versant français, le bilan de ce point de vue là est négatif et il explique une partie des tensions.

Monique De Marco, tête de liste Europe Ecologie Aquitaine
David Grosclaude, tête de liste Europe Ecologie des Pyrénées Atlantiques


Lutte Ouvrière 

En ce qui concerne la conservation de l'ours, je dois vous dire que me préoccupe bien plus du sort des hommes que de celui des ours. Mais, quand même, il y a de quoi être choqué que, dans un pays comme la France, soi disant évolué, industrialisé, on ne soit pas capable de permettre à quelques dizaines d'ours ou de loups de vivre dans certains territoires que les hommes devraient respecter et ne pas envahir même par brebis interposées.
Nous ne sommes pas partisans de dire « place aux hommes, massacrons les forêts et les animaux qui y vivent, et massacrons toutes les espèces qui nous ont précédés ou pas sur terre ». Mais ce qui est choquant, c'est que, dans le même temps, on fait une guerre véritable aux hommes habitant les savanes ou les forêts d'Afrique pour qu'ils ne tuent pas
des éléphants ou des singes, pour se nourrir, alors qu'ils manquent de viande ou meurent de faim. Qu'un pays comme la France, qui regorge d'aliments de toutes sortes, ne puisse pas tolérer quelques bouches, inutiles peut-être, à nourrir alors qu'il y a bien d'autres bouches bien plus inutiles ou nuisibles, que nous nourrissons grassement (par exemple, les spéculateurs en tout genre), voilà qui est surprenant.

Pour Nelly MALATY
Et les candidats de Lutte Ouvrière
JC SARAN



Mouvement Democrate

Le retour de l'ours est un enjeu pour notre territoire.
Je pense que la cohabitation de l'homme et de l'ours est possible si elle est accompagnée. Or cet aspect a trop souvent été négligé.
La réintroduction de l'ours, telle qu'elle est conçue aujourd'hui, est plus une source de tension que de réconciliation.
Le rétablissement de la population ursine doit donc se faire à travers un projet issu de la volonté locale conciliant la protection de l'ours  avec la présence multiséculaire des activités humaines.
C'est ce que réalise l'Institut Patrimonial du Haut-Béarn qui vota le 19 décembre 1996 la réintroduction de deux ours en Béarn, dans le respect des populations.


Jean Lassalle


UMP

Constatant une dynamique insuffisante de la population, il a été décidé en 2006 par l’Etat de procéder à de nouveaux relachers dans la partie centrale des Pyrénées : 5 ours, 4 femelles et un mâle en provenance également de Slovénie. Cette opération s’inscrivait dans la mise en œuvre d’un plan de restauration de l’(espèce valable jusqu’en 2009, renforçant les dispositifs de suivi de l’espèce et de soutien des activités humaines.
A l’heure actuelle, environ 20 ours sont présents sur le massif.
Il demeure que l’évaluation biologique de la population ursine impose toujours la conduite de renforcement de la population, en particulier dans la partie occidentale du massif où ne subsistent plus que des mâles.
En 2008, un groupe national ours des Pyrénées, présidé par le préfet invitait tous les acteurs concernés à établir les mesures à mettre en œuvre pour maintenir une population d’ours viable compatible avec les activités humaines, qui ne doivent pas en subir les conséquences dommageables.
Les propositions du groupe ont été remises à la fin de l’année 2009. Ces propositions et les consultations en cours montrent que les enjeux nécessitent d’envisager une action plus générale de l’Etat de valorisation de la biodiversité pyrénéenne menacée, en particulier les activités agro-pastorales et touristiques qui doivent être protégées.
Ce plan global en faveur de la biodiversité dans les montagnes pyrénéennes sera bâti au cours de l’année 2010. Un volet portera sur l’Ours.

Xavier DARCOS


 

Les réponses pour la région Languedoc-Roussillon (par ordre alphabétique des partis politiques): 

Lutte ouvrière 

En ce qui concerne la conservation de l'ours, je dois vous dire que me préoccupe bien plus du sort des hommes que de celui des ours. Mais, quand même, il y a de quoi être choqué que, dans un pays comme la France, soi disant évolué, industrialisé, on ne soit pas capable de permettre à quelques dizaines d'ours ou de loups de vivre dans certains territoires que les hommes devraient respecter et ne pas envahir même par brebis interposées.
Nous ne sommes pas partisans de dire « place aux hommes, massacrons les forêts et les animaux qui y vivent, et massacrons toutes les espèces qui nous ont précédés ou pas sur terre ». Mais ce qui est choquant, c'est que, dans le même temps, on fait une guerre véritable aux hommes habitant les savanes ou les forêts d'Afrique pour qu'ils ne tuent pas
des éléphants ou des singes, pour se nourrir, alors qu'ils manquent de viande ou meurent de faim. Qu'un pays comme la France, qui regorge d'aliments de toutes sortes, ne puisse pas tolérer quelques bouches, inutiles peut-être, à nourrir alors qu'il y a bien d'autres bouches bien plus inutiles ou nuisibles, que nous nourrissons grassement (par exemple, les spéculateurs en tout genre), voilà qui est surprenant.

Liberto Plana



Tous pour le Languedoc-Roussillon.

Pour l'heure, la chaîne pyrénéenne compte une vingtaine d'ours, suite aux différents programmes de réintroduction dont le dernier s'est achevé le 31 décembre dernier.
Force est de reconnaître le succès des réintroductions dans les Pyrénées Centrales puisqu'il est à noter, au fil des années, les nombreuses naissances. Aussi, je m'interroge sur l'opportunité d'un nouveau programme de la part du Ministère de l'Ecologie.
Je regrette pour ma part que les différents plans de réintroduction ne font état d'aucun moyen de protection prévu afin de préserver les élevages des attaques potentielles des ours et toutes les activités traditionnelles de la montagne.

Georges Frêche


UMP

Notre patrimoine régional ne se résume pas, comme beaucoup le pensent, à un ensemble de pierres, de monuments, de manifestations culturelles…Il concerne aussi des chemins de randonnées, des plantes, une faune typique de nos territoires, qu’il nous faut protéger.  Bien que ne concernant pas une compétence obligatoire de la Région, la réintroduction de l’ours brun est un sujet qui mérite la plus grande attention de la part du plus grand nombre et des élus en particulier.  Croyez que j’y attache la plus grande importance !

Raymond Couderc

 

 

Les réponses pour la région Midi-Pyrénées (par ordre alphabétique des partis politiques): 


Europe Ecologie

Notre position ne souffre d’aucune ambiguïté : nous sommes favorables à la protection et à la restauration d’une population viable d’ours dans les Pyrénées. Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement ? Tous les textes et toutes les lois votés en France et en Europe depuis plus de 30 ans vont dans ce sens : la protection et la restauration de l’ours est une obligation de la France devant laquelle nul ne peut se dérober. 
Le combat pour la biodiversité est un combat fondamental et universel.  Il ne serait pas responsable pour un mouvement politique de vouloir s’y soustraire, et pire, de demander aux autres pays de prendre leur part dans un combat que l’on refuse de mener soi-même.   Il serait démagogique de prétexter des difficultés rencontrées sur le terrain pour laisser s’effondrer un pan entier du patrimoine naturel et culturel pyrénéen, quand tous les autres pays autour de nous réussissent dans la voie de la conciliation entre les activités humaines et la protection des prédateurs.
Vous soulignez à  juste  titre que  la question de  l’ours n’est pas une compétence régionale. Toutefois, nous pensons que le débat démocratique, l’éducation à l’environnement, la protection des biotopes, la valorisation touristique, des productions et des activités humaines, le soutien à l’agriculture de montagne, l’aide aux associations, compétences à part entière de la Région, sont de nature à faciliter le retour de l’ours dans nos montagnes et à favoriser sa bonne acceptation. 
Une fois élus, la Région y prendra enfin toute sa part. Voici nos principales propositions sur cette question :
· Favoriser la protection et la restauration des espèces menacées  (ours, loutre, lagopède, gypaète, grand tétras, bouquetin…), et lutter contre la prolifération des espèces invasives et menaçantes (vison [d’Amérique, NDLR], frelon asiatique, tortue de Floride, balsamine de l’Himalaya…) ;
· Faire de la préservation du vivant (milieux naturels, faune, flore) un axe transversal de toute politique régionale. Éco-conditionner chaque aide de la Région au respect de la biodiversité ;
· Promouvoir un véritable écotourisme - diffus dans le temps et l'espace - permettant de valoriser les efforts de protection du vivant, de sensibiliser à son respect et d’apporter un vrai complément de revenu aux ruraux ;
En disant cela, nous n’ignorons pas les difficultés rencontrées par les éleveurs ovins de montagne : nous serons également à leurs côtés comme en témoignent également nos engagements sur l’agriculture.

Gérard Onesta



Front national

Ma position sur l'ours n'est pas tranchée.
Il me paraît en effet indispensable d'œuvrer à la protection des espèces menacées dans la mesure des compétences de la région qui sont minimes en la circonstance comme vous le rappelez, mais je crois qu'il est aussi très dommageable pour les éleveurs de voir leur troupeau attaqué.
Le rôle du politique doit être de trancher dans l'intérêt de la population mais seulement quand il a tous les éléments et la connaissance en main. Ce qui n'est pas mon cas aujourd'hui.
Nous proposons dans notre programme le référendum populaire sur tous les sujets qui engageraient lourdement les finances ou l'avenir de la région.
Le problème de la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées pourrait ainsi faire l'objet d'un référendum à l'échelle des pyrénéens et non pas à l'échelle de toute la région.

Frédéric Cabrolier


Lutte ouvrière Midi-Pyrénées

En ce qui concerne la conservation de l'ours, je dois vous dire que me préoccupe bien plus du sort des hommes que de celui des ours. Mais, quand même, il y a de quoi être choqué que, dans un pays comme la France, soi disant évolué, industrialisé, on ne soit pas capable de permettre à quelques dizaines d'ours ou de loups de vivre dans certains territoires que les hommes devraient respecter et ne pas envahir même par brebis interposées.
Nous ne sommes pas partisans de dire « place aux hommes, massacrons les forêts et les animaux qui y vivent, et massacrons toutes les espèces qui nous ont précédés ou pas sur terre ». Mais ce qui est choquant, c'est que, dans le même temps, on fait une guerre véritable aux hommes habitant les savanes ou les forêts d'Afrique pour qu'ils ne tuent pas
des éléphants ou des singes, pour se nourrir, alors qu'ils manquent de viande ou meurent de faim. Qu'un pays comme la France, qui regorge d'aliments de toutes sortes, ne puisse pas tolérer quelques bouches, inutiles peut-être, à nourrir alors qu'il y a bien d'autres bouches bien plus inutiles ou nuisibles, que nous nourrissons grassement (par exemple, les spéculateurs en tout genre), voilà qui est surprenant.

Sandra Torremocha


PS-PRG

Comme vous le soulignez, la Région n’est pas compétente en matière de protection des espèces menacées.
L’Etat n’a  jamais sollicité  l’avis de  la Région sur le dossier de l’ours dans les Pyrénées. C’est donc à l’Etat de gérer le suivi des ours et les suites à y  donner. Et même aux Etats français et espagnols car la coordination semble parfois faire défaut.
 La réintroduction de l’ours ne peut s’effectuer sans une large concertation des populations locales directement concernées. La convention de Berne sur les espèces menacées prévoit une large concertation sur ces questions de biodiversité.
Or les derniers gouvernements ont géré ce dossier sans une véritable stratégie pour apaiser les tensions et trouver une solution qui rende compatible cette présence.
Quelle que soit l’appréciation personnelle que chacun puisse porter sur le sujet, chacun ne peut que s’accorder sur la gestion calamiteuse du dossier par les représentants de l’Etat.
A cet égard le détournement des crédits massif des Pyrénées censés soutenir le pastoralisme afin de financer des lâchers d’ours a évidemment constitué une maladresse supplémentaire vis-à-vis des éleveurs montagnards qui ont vécu cette opération comme une provocation.
L’ours slovène  n’étant pas menacé de disparition, son introduction dans les Pyrénées n’aurait jamais due être engagée sans une période large de concertation au lieu de s’apparenter trop souvent à une opération de type militaire.
On ne peut pas non plus ramener le débat sur la biodiversité à ce seul sujet alors qu’il est beaucoup plus vaste et que dans les Pyrénées d’autres espèces animales et végétales ont également disparues ou sont menacées (Gypaète, desman, isard etc…).
Quand un projet est mal engagé, quand il rencontre en partie ou de fait une aussi large hostilité, il y a lieu si l’on veut aboutir  de rechercher plus démocratiquement les voies et les moyens.
C’est donc à une approche plus globale de la biodiversité qu’il faut se livrer. J’ai bien l’intention  de m’y employer.

Martin Malvy 


UMP

J’adhère totalement à l’idée selon laquelle « le développement humain est intimement lié à l’existence de la biodiversité ».
Tout doit être mis en œuvre pour conserver des milieux ouverts, respecter les usages et les connaissances traditionnels conduisant à la préservation de la faune et de la flore sans remettre en cause les liens qui unissent l’homme et la nature au quotidien au travers de l ‘élevage pastoral extensif.
Tout ce qui contribue à l’abandon du pastoralisme sous quelque forme que ce soit, est mauvais pour la biodiversité, la protection des paysages et le développement des vallées et des villages. Il n’est pas admissible que la protection d’une seule espèce emblématique ait pour conséquence la disparition d’exploitations agricoles et la mise en péril de la diversité biologique de ce territoire que les collectivités locales ont décidé spontanément de protéger.
Vouloir imposer serait contre productif et je n’imagine pas un tel comportement. C’est la raison pour laquelle je pense que des associations comme la vôtre ont toutes leur place dans des discussions dans le cadre de celles dites de l’environnement, dès lors qu’il s’agit de la biodiversité et de manière générale et de l’environnement des territoires de montagne.
Je n’ignore pas non plus que la France a pris des engagements internationaux, dans le cadre de la convention de Berne, d’une part, et aussi de l’Europe d’autre part, et la directive Habitats nous impose de maintenir la population d’ours dans les Pyrénées.
Le gouvernement tient ses engagements. Il ne reste pas sourd aux différentes revendications et cherche la solution la meilleure, celle qui convienne à tous, défenseur de la nature, protecteur de la biodiversité, professionnels du tourisme, chasseurs, éleveurs, apiculteurs.
Il est urgent de trouver un consensus et d’arriver à trouver le juste équilibre. Le Conseil Régional, même s’il n’a pas de compétence particulière en la matière peut mettre en œuvre les moyens nécessaires pour développer une politique touristique en accord avec l’environnement.
En tant que chef de file pour les prochaines élections régionales, je m’efforcerai, si je suis élue, de trouver un consensus.

Brigitte Barèges



le 11/03/2010 - 17:22:55
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