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Radiotéléphones du FIEP pour les bergers de la zone à ours du Béarn.

Depuis 1983, le FIEP prête gratuitement à des bergers de la zone à ours du Haut Béarn des moyens de communication en compensation de la présence de l'ours tout comme les héliportages créés la même année par le FIEP.
Le radiotéléphone permet une liaison permanente pour la sécurité, le travail et les relations sociales. Cette opération est soutenue par le Minisitère de l'Ecologie.  

Cette action a fait l'objet d'un article dans La République des Pyrénées le mercredi 1 septembre 2010 (Voir l'article dans "La suite du texte")

"Avec son radiotélphone, Marie Ange Lamazou peut appeler d'autres bergers de la vallée d'aspe" photo La République - R. BELY

Article La République des Pyrénées - Mercredi 1 septembre 2010- (Romain Bely)
Radiotéléphonie : le « facebook » des bergers
PASTORALISME S'ils gardent leur rôle d'assistance originel, les radiotéléphones pour bergers ont désormais une autre vocation. Ils sont le coeur d'un véritable réseau social des montagnes.

"J'ai connu les temps où on faisait sans et je vois aussi comment il sert maintenant. Et bien je vis beaucoup mieux maintenant ! » En quelques mots, Marie-Ange Lamazou a révélé l'attrait de son plus fidèle compagnon depuis près de vingt ans, son radio-téléphone. «  ç'a été une vraie révolution pour les bergers, explique fièrement Jérôme Ouillon, animateur au FIEP (Fonds d'intervention-éco pastoral), l'association qui prête les portables des montages. Le radio-téléphone leur a permis de rompre l'iosolement. »
Mis en place en 1991, les 21 mobiles pour bergers ont remplacé les antiques cibies qui existaient depuis 1983.Ils permettent aux gardiens de troupeaux d'être joignables partout dans les estives. «  Il y a une seule et même ligne pour les 21 téléphones, note toutefois Jérôme Ouillon. Si un berger l'occupe, personne d'autre ne peut téléphoner. » Un détail important, lorsqu'on sait que ces appareils sont aussi là pour pouvoir prévenir d'éventuelles attaques d'ours. « La communication ne peut pas excéder trois minutes, rassure l'animateur du FIEP. S'il y a urgence, la ligne est donc disponible assez rapidement.  » Et des urgences, il y en a quand même régulièrement.

Dégâts des ours
Entre les dégâts d'ours et les divers interventions de secours, les numéros d'urgences (pompiers, PGHM, antenne du parc national des Pyrénées, entre autres) sont fréquemmment composés. « En juillet, j'ai dû appeler le parc national pour faire constater la mort suspecte d'une brebis, témoigne Marie-Ange Lamazou. Je ne sais pas s'il s'agissait d'une attaque d'ours ou autre chose. »
Le cas devrait être étudié en commission en octobre et la compensation pourrait atteindre jusqu'à 360 €, soit le montant cumulé de la « prime de dérangement  » de la bergère et du remboursement de son manque à gagner. Mais les attaques d'ours sont loin d'être les cas les plus fréquents.
L'an passé, Marie-Ange s'est fracturé la cheville dans son estive. Elle a pu se servir de son téléphone pour prévenir les secours. «  J'étais toute seule et on n'y voyait pas grand chose, se rappelle-t-elle. J'ai vraiment compris l'importance de mon téléphone. » En quelques minutes, les secours étaient sur place et la bergère était hélitreuilllée. « Ce qu'il faut, c'est l'avoir toujours chargé, affirme désormais Marie-Ange. Chaque berger devrait avoir un téléphone. » Histoire de pouvoir prévenir les secours mais aussi pour appeler les copains...

Réseau social
« On s'appelle souvent pour savoir où sont nos bêtes, raconte en effet Pierre Bonneu, un autre berger installé une heure en amont. Je l'utilise aussi pour commander les courses en bas. çà m'évite de redescendre ! » Avec en moyenne 10 heures de communication par berger et par été, l'appareil du FIEP joue ainsi plus souvent un rôle heureux que celui de simple téléphone d'urgence. Il crée un véritable réseau social par-delà les estives de la vallée d'Aspe. Les Lamazou, par exemple, branchent leur téléphone à partir de huit heures du soir. « On parle des animaux, de la montagne de notre herbe, s'amuse Marie-Ange. Mais on a aussi trois numéros personnels. On parle souvent avec mon frère ou avec notre fils. » Les amis et la famille accessibles en deux touches, un vrai facebook des montagnes.

>>ZOOM: Le FIEP, entre l'homme et l'ours
Le Fonds d'intervention éco-pastoral ne gère pas uniquement ses radiotéléphones. Aidé par le ministère de l'écologie et le WWF, il valorise la présence de l'ours via des interventions dans les écoles ou même la marque « Pé Descaous », des fromages fabriqués en estives classées «zones à ours». Il compense aussi la présence du plantigrade par des indemnisations octroyées à chaque berger après l'attaque reconnue de son troupeau.